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Alan Davis et David Porter
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Cinq choses qu’Alan Davis veut que vous sachiez au sujet de l’apprentissage ouvert

Le mois dernier, eCampusOntario a rencontré Alan Davis, recteur et vice-chancelier de l’Université polytechnique Kwantlen de Surrey (Colombie-Britannique). Sous la direction de Davis, Kwantlen s’est imposée de plus en plus dans le domaine de l’éducation ouverte, notamment grâce à ses programmes à écussons Zed, une série de cours ouvrant droit à crédits et étant dispensés à partir de ressources éducatives libres plutôt que de manuels scolaires payants.

Dans cet entretien avec eCampusOntario, Davis parle de nouvelles initiatives en matière d’apprentissage ouvert, de la valeur des éléments humains et des racines profondes du Canada dans le domaine de l’éducation ouverte.

D’après vous, comment a débuté l’apprentissage ouvert?

« Je me souviens qu’avec mon père nous regardions les émissions Open University/BBC. Ces premiers épisodes paraitraient un peu gauches de nos jours, mais à l’époque, c’était merveilleux. Les cours universitaires diffusés à la télévision étaient accompagnés de supports imprimés et appuyés par un réseau de tuteurs à l’échelle du pays. Les gens rencontraient leur tuteur local, suivaient les émissions de télévision et faisaient les devoirs. Ce fut un grand succès. »

Vous travaillez dans ce domaine depuis des décennies, depuis que vous êtes directeur des programmes universitaires à l’Open Learning Agency. Vous avez également passé du temps à l’Université Athabasca dans les années 1990. Comment l’éducation ouverte a-t-elle évoluée, pour vous?

« L’Open University du Royaume-Uni est sans doute encore l’une des meilleures institutions ouvertes au monde, et elle a d’ailleurs été amplement copiée. Elle a joué un rôle énorme dans la facilitation de l’accès dans le monde en développement. Dans une certaine mesure, la formule a été reprise par l’Université Athabasca et par l’Open Learning Agency, où je travaillais.

Et puis, avec l’avènement d’Internet le tout a naturellement décollé. De nouveaux participants ont fait leur apparition avec leur technologie et certains ont même été crédités de cette innovation, comme s’ils en avaient été à l’origine. En fait, le concept était déjà profondément ancré. »

Comment les choses se passent-elles en éducation ouverte au Canada?

« [L’éducation à distance] fait partie intégrante du paysage canadien, compte tenu de la taille du pays et du besoin de formation professionnelle continue. Elle fait vraiment partie du tissu social canadien.

Le Canada est un chef de file très respecté en raison des influences qu’exercent l’éducation aux adultes et l’apprentissage à distance, les diverses approches de l’apprentissage en ligne et hybride, et tout le domaine des ressources éducatives libres. L’héritage est là et il continuera d’évoluer.

En fin de compte, les gens comptent sur les leaders en éducation pour leur fournir ce dont ils auront besoin afin de survivre et de s’épanouir dans le nouvel environnement. Nous devons être prêts. L’ouverture sera un élément très important. eCampusOntario est évidemment l’un des groupes les plus forts en ce moment, d’autant plus qu’il a le regard tourné vers l’avenir, qu’il avance et explore ce qu’il y a lieu d’explorer. Le monde qui nous entoure évolue rapidement et peu d’aspects de l’enseignement supérieur évoluent à la même vitesse. »

En quoi l’Université polytechnique Kwantlen contribue-t-elle à la croissance de l’éducation ouverte?

« La contribution la plus importante, la plus évidente, se trouve dans les manuels d’éducation ouverte, grâce au financement de départ de BCcampus, qui continue d’augmenter.

Nous avons maintenant deux écussons Zed correspondant à deux années d’études distinctes pour des titres de compétence qui ne coûtent absolument rien. Tous les textes – ceux que nous avons-nous-mêmes produits et publiés, ou que d’autres ont publiés – sont disponibles gratuitement. C’est fantastique. Le groupe des apprenants économise maintenant des millions de dollars par année.

Par ailleurs, les enseignants ont beaucoup aimé participer au projet. Ils considèrent désormais qu’ils travaillent à la réalisation d’un objectif commun. Ils mettent leur manuels à disposition de leurs collègues. Ils utilisent, réarrangent et adaptent les manuels scolaires des autres. Les étudiants sont appelés à participer. Ainsi, des professeurs leur confient comme devoir de produire et d’afficher en ligne une étude de cas sur un manuel à utiliser dans leur cours. »

Selon vous, que réserve l’avenir à l’apprentissage et à la technologie?

« Je me plais à citer Robot-Proof de Joseph Aoun, dans lequel l’auteur dit que tout le monde doit avoir des connaissances et des compétences numériques, mais aussi humaines. Il émet l’idée que les sciences humaines sont la nouvelle compétence dont les gens ont besoin. Pour être « à l’épreuve des robots », il faut comprendre ce que les humains seront toujours capables de faire et que les robots ne pourront jamais remplacer, puis appliquer ce constat au monde technique.

Nous devons commencer par nous poser une question : En quoi mon bac en histoire ou en administration des affaires correspond-t-il au nouvel ensemble de compétences dont on parle. La question se pose non seulement pour que les gens conservent leur emploi, mais aussi pour qu’ils soient actifs et prospères dans la nouvelle économie. »