Diminuer le coût des outils pédagogiques en Ontario, les améliorer et les rendre plus collaboratifs
Image 1 : Dr. Catherine Anderson (Ph.D)
Grâce au soutien d’eCampusOntario, Catherine a transformé une série de vidéos et du matériel didactique libre en ressource numérique pour ses étudiants ou quiconque s’intéresse. Le processus l’a encouragée à repenser non seulement le coût des manuels traditionnels, mais aussi l’ensemble des avantages de l’ouverture, du partage et de la collaboration.
Image 2 : Capture d’écran du livre numérique Essentials of Linguistics
Catherine Anderson, enseignante au Département de linguistique de l’Université McMaster : Je me concentre sur l’enseignement au premier cycle et je tente continuellement d’améliorer mes cours. Il y a environ quatre ans, j’ai repensé mes deux grands cours d’introduction à la linguistique, auxquels s’inscrivent jusqu’à 600 étudiants chaque session, pour en faire une expérience d’apprentissage mixte. Mes étudiants regardent maintenant du matériel didactique, surtout des vidéos, pendant leur temps libre, puis viennent en classe pour faire des exercices d’apprentissage actif et participer aux discussions.
Lorsque j’ai commencé à remanier le cours, j’ai beaucoup réfléchi aux questions d’accessibilité et à l’incidence de la conception du cours sur les étudiants ayant des besoins différents. J’ai constaté que le manuel lui-même constitue un problème d’accessibilité, parce qu’il coûte très cher. De moins en moins d’étudiants l’achetaient, parce qu’ils ne voulaient pas dépenser 147 $ pour le livre, alors ils n’étaient pas préparés pour les cours, et ils n’apprenaient pas vraiment pendant le temps que nous passions ensemble.
Quand j’ai eu la possibilité de présenter une demande de financement à eCampusOntario pour l’adaptation de ressources libres existantes, je me suis dit : « j’ai créé des vidéos qui sont disponibles sur YouTube, je vais les adapter. » Avec Pressbooks, nous avons tourné et intégré les vidéos et avons adapté le matériel que j’ai créé pour les cours en un livre numérique. Et c’est gratuit pour tout le monde!
Image 3 : Capture d’écran d’une vidéo incluse dans le livre numérique.
Abordable et plus pertinent pour les apprenants d’aujourd’hui
Mariam Behket, étudiante de première année en sciences humaines à l’Université McMaster : C’est ma première année dans la classe de Mme Anderson. Il est très utile de ne pas devoir payer 147 $ pour un manuel et d’avoir un manuel en ligne. Comme étudiant, nous avons déjà beaucoup de dépenses!
En fait, j’ai acheté le manuel papier, parce que je croyais que j’apprendrais mieux de cette façon. Mais, finalement, j’utilise beaucoup plus la version en ligne. Elle est tellement plus accessible en tout temps. J’oublie mon manuel, mais je n’oublie jamais mon ordinateur portable.
Lorsque je ne comprends pas quelque chose ou que je manque un bout, j’aime avoir la vidéo de Mme Anderson ainsi que le texte qui l’accompagne. L’anglais est ma deuxième langue, alors c’est vraiment bien d’avoir le texte.
Collaboration entre les universités
Catherine : Depuis que le projet a été annoncé, je suis animée d’une si grande fierté. Un responsable des relations publiques à McMaster m’a interviewée au sujet du livre, puis a fait des publications sur Twitter, qui ont suscité beaucoup d’attention. C’est à ce moment-là que j’ai compris que c’était une grosse affaire. Moi qui croyais simplement faire une bonne action pour mes étudiants. Or, le projet a suscité un vif intérêt et beaucoup de gens disent que c’est un projet formidable pour le domaine. C’est un peu à ce moment-là que j’ai compris que beaucoup de gens s’intéressent à cette question et veulent que ce genre de projet réussisse et souhaitent y contribuer. Ce ne sera pas seulement le livre de Catherine Anderson; c’est peut-être un livre que beaucoup de gens utiliseront.
Plusieurs de mes collègues ont communiqué avec moi et veulent contribuer à ce livre. C’est excitant de penser qu’il va continuer de s’améliorer à mesure que les gens y contribueront. À l’heure actuelle, je discute avec trois personnes dans différentes universités qui envisagent d’y ajouter de nouveaux éléments ou de modifier le contenu actuel. Je suis très emballée.
Je commence tout juste à m’imaginer que ce livre pourrait être utilisé de façon très large, et à imaginer à quel point ce sera stimulant de collaborer avec les gens. Le livre sera vivant et continuera d’être modifié et enrichi et s’améliorera d’année en année. C’est fantastique.
Mariam : J’ai une amie qui fréquente l’Université Wilfrid-Laurier. Alors que nous faisions nos devoirs de linguistique, je lui ai parlé de ce livre gratuit en ligne. Elle suit un cours de psycholinguistique cet été, alors elle a dit : « C’est génial! Maintenant je peux lire du contenu avant même d’aller à mon cours. » C’est bien que le livre ne soit pas seulement accessible aux étudiants de l’Université McMaster, mais aussi à ceux des autres universités.
Je préférerais assurément qu’un manuel en ligne soit offert pour les autres cours que je suivrai. Je n’aurais jamais pensé que j’aimerais ça, parce que j’aime avoir une copie papier d’un livre devant moi. Mais c’est étonnamment agréable d’avoir une ressource en ligne à laquelle on peut avoir accès en tout temps, que ce soit sur un téléphone ou un ordinateur portable. C’est bien d’avoir quelque chose de si précieux à portée de main.
Ouvrir la porte aux savoirs en libre accès
Catherine : J’ai aussi pris contact avec la communauté de l’éducation ouverte sur Twitter. Je suis tous ces gens et j’apprends énormément. Je me suis jointe au comité des REL de l’Université McMaster, qui commence tout juste à faire de la promotion à petite échelle sur notre campus.
En préparant mon matériel de cours, je me suis demandé s’il y avait une manière de tirer parti du matériel provenant d’ailleurs dans le monde et du Web pour créer un outil qui soit plus accessible financièrement aux étudiants. Je pense, d’une part, à la question de l’accessibilité pour les étudiants et, d’autre part, à la question des savoirs en libre accès en général.
Si je songe à rédiger un article pour un ouvrage par exemple, je me demande maintenant s’il est en libre accès, un facteur que je ne considérais pas auparavant. Je me demande où je vais envoyer cet article? Les gens vont-ils pouvoir le lire gratuitement? Vont-ils devoir payer 42 $ pour l’article? Est-ce un ouvrage disponible dans leurs bibliothèques? Les principes d’ouverture, de partage et de collaboration sont maintenant à la base de la majorité de mes réflexions sur mon travail, ce qui n’était pas le cas avant la réalisation de ce projet.
Biographies
Catherine Anderson, enseignante au Département de linguistique de l’Université McMaster
Mariam Behket, étudiante de première année en sciences humaines à l’Université McMaster
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